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ricerche a cura del dott. Luigi Braco
"Ritenendo la figura del barone di Tschoudy centrale per comprendere storia, teoria e pratica degli insegnamenti in seno alla tradizione iniziatica napoletana ho effettuato diverse ricerche. Mi è stato possibile scovare alcune biografie in lingua francese che ho preferito non tradurre per lasciarle intatte nella loro genuinità. Il caso ha voluto che ritrovassi non solo gli originali della "Stella Fiammeggiante" ma soprattutto il rarissimo "Écossois de Saint-André d'Écosse, contenant le développement total de l'art royal de la franç-maçonnerie" dalla cui lettura mi è stato possibile trarre informazioni illuminanti sui segreti inerenti la vera origine storica della Massoneria e molto altro che per il momento preferisco non divulgare, come pure sulla pratica alchemica seguita dallo Tschoudy. Lascio allo studioso appassionato il compito di approfondire e collegare gli scritti dello Tschoudy con quelli di Raimondo De Sangro, di La Passe, e di Andrew Michael Di Ramsay, con un occhio attento a quanto lasciatoci dai famosi alchimisti: Sendivogius, Federico Gualdi e Francesco Maria Santinelli, dai quali potrebbe derivare l'operatività in seno alla scuola napoletana e italiana." Luigi Braco
Prima Biografia
Théodore Henry de Tschoudy est né
à Metz, le 21 Août 1727, de Claude Henry de Tschoudy, Conseiller au Parlement de
cette ville, et de Christine Rouault d'Assy, apparentée à la Cour de Lorraine.
La famille de Tschoudy est originaire de Suisse. Ils sont connus dès le Xe
siècle dans le canton de Glaris et seront pratiquement tous militaires au
service des royaumes étrangers. Claude Henry, le père, est, de ce fait, en plus
de ses fonctions au Parlement, capitaine au Régiment suisse de Villars. Théodore
Henry poursuivra ses études tant à l'Université de Pont-à-Mousson qu'à celle de
Nancy. Il y obtiendra son baccalauréat et une licence en droit. Il est alors âgé
de;18 ans.
En 1748, avocat, il est nommé Conseiller au Parlement de Metz, le dit Parlement
"voulant reconnaître, en sa personne, les services importants que ses ancêtres
ont rendu à la France". Il est, à la même époque, Vénérable de la Loge Ancienne
de Metz "loge travaillant sur les fondements d'une très ancienne loge." Deux ans
plus tard, il sollicite et obtient du Roi la permission de voyager, car les
membres des cours souveraines ne pouvaient sortir du Royaume sans une
autorisation spéciale. Il se rend en Italie où il est intégré, comme cadet, dans
le Régiment suisse de son oncle: le Maréchal Léonard de Tschoudy.
A Naples s'ouvrait, dans le même temps,
sous la Grande Maîtrise de Sansevero, une loge dont Théodore Henry fut le
premier Vénérable. Cette loge existait dans l'habitation de son oncle lui aussi
Maçon. L'installation a été faite par le Grand-Maître de la Maçonnerie
napolitaine: Raymond de Sangro dont les enseignements, fortement influencés par
ce qui suit, allaient marquer profondément la vie de notre jeune baron.
Naples et Venise étaient alors des
foyers de l'hermétisme. Le Prince de Sansevero avait rejoint le courant
occultiste de la Renaissance dont le représentant était Jean Baptiste Porta,
fondateur à Rome, au début du 17e siècle, de l'Académie des Secrets qui est la
plus ancienne de toutes les Académies des sciences connues.
Le prince avait connu Frédérico Gualdo,
en réalité, l'allemand Friedrich Walter, vivant à Venise, qui affirmait être
vieux de quatre cents ans et qui portait toujours sur lui un portrait que Le
Titien avait tracé cent cinquante ans plus tôt. Gualdo dut quitter Venise parce
qu'il était accusé d'incroyance et de pratiques prohibées. Il mourut en 1724.
Les néo-rosicruciens allemands le considéraient comme leur maître comme il fût
du reste celui de Cagliostro qui soutenait en être la réincarnation.
Autre personnage important: Fra Marc
Antonio Crassellame Chinese, anagramme du marquis, poète et occultiste,
Francesco Maria Santinelli, de Pesaro, auteur d'un texte fondamental paru en
1667 à Venise: « l'Androgénés Herméticus. »
Enfin Sendivogius, célèbre comme
philosophe et auteur de plusieurs écrits occultistes. Adepte de Seton connu sous
le nom de Cosmopolite, il publia " La nouvelle lumière chymique." dont Tschoudy
s'inspirera vingt-quatre ans plus tard lorsqu'il rédigera le catéchisme de « L'Étoile
Flamboyante. »
Le 18 Mai 1751, le pape Benoît XIV, Lambertini de son vrai nom - franc-maçon aux
dires de Tschoudy - reprenait intégralement, dans la constitution Providas, la
bulle in Eminenti, édictée le 28 Avril 1738 par Clément XII en ces termes :
"Nous défendons strictement et en vertu de la sainte obéissance, à tous et à
chacun des fidèles du Christ, de quelque état, grade, condition, ordre, dignité
et prééminence qu'ils soient, laïcs ou clercs, tant séculiers que réguliers,
méritant même une mention particulière, sous prétexte ou couleur que ce soit, d'oser
ou présumer entrer dans lesdites sociétés de Liberi Muratori ou Francs- Massons
sous peine d'excommunication pour tous. » Benoît XIV en énumérait les causes
graves, à savoir.. « l'inter confessionnalité des assemblées maçonniques, le
pacte étroit et impénétrable du secret, le serment qui en garantit l'inviolabilité,
l'illégalité des sociétés maçonniques, la proscription de ces sociétés par les
lois des princes séculiers, enfin leur mauvaise réputation. » L'inutilité pour
l'Église romaine de la Maçonnerie comme instrument efficace de la restauration
des Stuarts et donc de la religion catholique en Angleterre jointe à la défaite
du prétendant Charles Édouard dans la bataille de Culloden en 1746 entraîna le
déclin de la cause jacobite.
Dans le même temps, une campagne anti-maçonnique, alimentée par des écrits tels
que "Les Francs Maçons écrasés" de l'abbé Larudan, alias Bottarelli, moine
bénédictin démasqué par Casanova dans "Histoire de ma vie", conjuguée aux
lettres pastorales des évêques diffusant les mêmes insinuations calomnieuses sur
les finalités et sur l'activité des loges, créait un climat favorable pour l'entreprise
de la religion catholique. Les réactions publiques des Maçons furent nulles.
Seul Théodore Henry Tschouqy, bien que catholique, réagit. .
En 1752, sous le pseudonyme de Chevalier de Lussy, il fait éditer, à la Haye un
premier pamphlet intitulé "Étrennes au Pape" ou "Les Francs-Maçons vengés".
Réponse à la bulle d'excommunication lancée par le pape BenoÎt XIV l'an 1751 à
Naples, datée du XV °, des Calendes de juin, la onzième année de son pontificat
avec une copie exacte de la-dite bulle et une traduction française de la même
pour la satisfaction des curieux en général. Conférence épistolaire entre un
napolitain et un ministre de l'église romaine. Imprimée aux dépens de l'auteur.
Un deuxième pamphlet, de la même année, suit: " Le Vatican vengé, apologie
ironique pour servir de pendant à l'étrenne au Pape ou lettre d'un père à son
fils à l'occasion de la bulle de BenoÎt XIV avec des notes et commentaires par
le Chevalier de L. Imprimé à Rome, aux dépens de l'Inquisiteur et se vend à la
Haye."
C'en est trop pour la Curie. Malgré son pseudonyme, Tschoudy est découvert et
emprisonné à Naples. Son oncle, le Maréchal le fait évader, de nuit. Il quitte
l'Italie et arrive en Hollande où il est recueilli par une dame dénommée Faude.
Il s'agrège à une troupe de théâtre amateur. Il restera près de deux années en
ce pays où il continuera sa vie maçonnique. Il sera, d'après ses dires, Orateur
puis Vénérable de la loge de La Haye. Nous n'avons malheureusement pas trouvé
confirmation, les archives de l'époque faisant, à ce jour, défaut.
A la fin de 1753, il part pour la Russie. Dès son arrivée à Saint-Pétersbourg,
il entre, comme acteur, dans la troupe française de l'Impératrice Elisabeth 1°.
Mais il n'y reste pas longtemps. Par ses aptitudes et sa connaissance de
plusieurs langues, il attire sur lui l'attention de Ivan Ivanovitch Chouvalov,
éminence grise de l'Impératrice, qui l'engage comme secrétaire particulier sous
le nom de comte de Puttelange.
En janvier 1755, Tschoudy crée, à Saint-Pétersbourg, un journal hebdomadaire en
français : "Le Caméléon littéraire". Par lettre figurant dans les Archives de l'Académie
des sciences de Saint-Pétersbourg, il déclare "n'écrire rien qui serait contre
les lois de l'Église ou de l'État mais seulement ce qui intéresserait et
divertirait des personnes s'intéressant aux sciences." Il est tiré 300
exemplaires de ce journal, plus douze pour la Bibliothèque de la chancellerie..
Le premier numéro comporte cette mention : " Je suis français, on s'y attend, la
frivolité de mon travail annonce un homme de ma nation. A cette qualité, je
pourrais joindre le titre de Cosmopolite, cela me ressemble assez. Je sais, au
vrai, que je ne butte point à la réputation, ce n'est pas même au public que j'écris,
jaloux de ne pouvoir amuser /e mécène dont les bontés et Ies grâces sont le
point d'appui de mon existence. Je n'ambitionne que son suffrage. Pour l'obtenir,
j'emploierai tout ce que je croirai propre à lui plaire : du sérieux, du
comique, du tendre, de la morale, des vers, de la prose, de l'histoire, des
anecdotes. A cet égard, mes patriotes se chargent de m'en fournir. Messieurs les
auteurs, par leurs ouvrages, nous donnent matière à critique et sujet à rire par
leurs débats. Tel est mon canevas que je remplirai au hasard et sans ordre, une
fois par semaine. "
Deux remarques : le mécène est bien sûr Chouvalov. La référence au titre de
Cosmopolite est un clin d'œil aux initiés. Mais nulle trace, par ailleurs, de
son appartenance maçonnique: Tschoudy est discret.
Dans le n° 48 du 7 décembre 1755, il annonce son départ pour l'étranger "pour un
certain temps" et assure son remplacement à la tête de sa revue.
Il part pour Riga. Il rencontre, dans cette ville, le 30 décembre, un
compatriote du nom de Meissonier, agent de l'Ambassade Française de Varsovie, en
partance pour Saint-Pétersbourg avec la mission secrète de suivre l'armement de
la Russie qui préparait une armée pour l'Angleterre. Il essayait également de
savoir qui, des courtisans ou des ministres de l'Impératrice, étaient le plus
favorable à la France. Meissonier remet à Tschoudy, pour la poster à Memel, une
lettre chiffrée destinée au Résident français à Varsovie. Tschoudy détourne le
pli et le fait parvenir à Chouvalov qui fait arrêter Meissonier Ce dernier, de
sa prison, réussit à prévenir ses supé- rieurs. Tschoudy est interpellé rue et
hôtel du Petit Lion à Paris et embastillé le 17 mai 1756.
Il est porteur de nombreux documents sur lesquels les scellés sont mis. Ils
figurent maintenant dans les Archives de la Bastille à la Bibliothèque de l'Arsenal.
Mais il n'y a, dans tout cet amas de papiers, souvent illisibles ou moisis, que
des lettre de peu d'intérêt, geignardes, réclamant un peu plus de confort et
faisant état d'une santé précaire, tout cela accompagné de remerciements à sa
famille messine pour ce qu'il reçoit en vivres et en vêtements.
Un seul pli a quelque importance pour ce qui va suivre. Il s'agit d'un courrier
très long de Chouvalov, du 2 Avril 1756 et adressé à Metz. Le dignitaire accuse
réception d'une lettre de Tschoudy lui demandant quelles seront les conditions
de son retour en Russie. Chouvalov répond en ces termes:
"Vous pouvez occuper la place de Secrétaire d'Université avec deux mille livres
d'appointements, quartier franc, un carrosse et encore quelques bagatelles que
vous avez toujours reçues. Cette place, vous l'avez eue seulement en titre jusqu'à
présent, vous pouvez l'avoir en fonction..., etc. "
Le 31 juillet 1756, Louis XV décide la mise en liberté de Tschoudy. Son ministre
Roulier écrit alors: "Comme il est apparu que Sa Grâce, le prince Voronzovet son
excellence, le Conseiller de la Cour Chouvalov portent intérêt au Chevalier de
Lussy, j'ai reçu de Sa Majesté l'ordre de le libérer et qu'il est autorisé à
retourner à Saint-Pétersbourg chez son protecteur. La cause de son incarcération
était seulement qu'il avait menti au sujet de Meissonier qui, de ce fait, a été
arrêté. Sa Majesté est persuadée que /'Impératrice daigne faire de même pour
Meissonier et lui permettre de quitter son pays. "
Libéré le 2 août 1756, Tschoudy réapparaît à Saint-Pétersbourg le 24 mai 1757.
Chouvalov le nomme colonel d'artillerie dès son arrivée.
L'Impératrice, qui désirait que sa cour ressemble à celle de Versailles, le
prend comme Maître de la cour des Pages, transformée rapidement par Tschoudy en
Ecole des Cadets.
Il publie, à cette intention, un ouvrage intitulé "Mémorial" dans lequel il
explique son plan de réforme d'éducation, de l'instruction et de la vie des
Cadets. Ce guide restera en vigueur pendant de nombreuses années en Russie.
A côté de ses activités littéraires et.politiques, Tschoudy avait repris sa vie
maçonnique, Il intègre la loge Il Le Silence Il à Saint-Pétersbourg dont le
protecteur n'est autre que Chouvalov, maçon lui-même. Il y sera Orateur puis
Vénérable.
Un des Vénérables de cette loge sera Melesino qlui créera, en 1760, un rite
portant son nom, fait de cinq grades dont le dernier: Clerc du Temple ou Magnus
Sacerdos Templarorium est inspiré, dans sa totalité, du Chevalier de Palestine
et de l'Aurore de Tschoudy. Mais ce grade est également copié sur celui de
Chevalier de Dieu et de son Temple usité en Allemagne en 1733, grade que l'on
retrouve sous diverses formes dans de nombreux rites et qui développe, dans un
sens hermétique, la légende du Temple de Salomon.
Tschoudy part "en permission" en France en 1760.
Dès son retour à Metz, il fréquente la loge "Les Parfaits Amis" dont le
Vénérable est Meunier de Précourt. Cet Atelier pratique alors vingt-et-un grades
dont le dernier est "Grand Inspecteur Grand Élu Chevalier Kadosh", apporté d'Allemagne
par le Frère Jean Baptiste de Barrail, nancéien, jeune officier de la loge du
Régiment de Bercheny.
Mais Tschoudy ne saurait rester passif. Il réveille la Loge Ancienne qu'il avait
présidée, très jeune, avant son départ en Italie. La loge change de nom et
devient "Loge Saint Jean de l'Amitié de Saint Etienne", Le baron est élu
Vénérable avec cette citation : " un travail antérieur de quarante années de
bonne foi." (Si vous faîtes la soustraction, la Loge Ancienne de Metz aurait
commencé ses Travaux vers 1724, nous en cherchons toujours les traces..)
Comme ses affaires l'obligent à s'absenter de Metz, Tschoudy demande à la Grande
Loge de désigner un vice maître pour le rem placer et si les Constitutions
devaient lui être dévolues, lui en solliciterait de nouvelles pour lui-même.
Suit alors une période de conflits avec les Frères de Metz au cours de laquelle
il souligne que la seule vraie loge est la sienne. Il rappellera son passé: Il
après avoir été élu Maître de la loge de Metz il Y a 20 ans, depuis Maître de la
loge de la Hollande à La Haye, Grand Maître des sept Provinces, Maître de la
loge de la Russie à Saint-Pétersbourg, toutes ces différentes positions
indépendamment des connaissances acquises dans la foule des loges que j'a(fréquentées,
garantissent et méritent peut-être que mes réflexions obtiennent quelques égards...".
De nouvelles patentes lui sont accordées et, le 3 décembre 1765, les Vénérables
et passés Maîtres des loges de Metz, ceux des deux loges militaires y
travaillant, assistés de deux Commissaires du Collège de Saint André d'Écosse
érigent une Mère Loge Provinciale ayant autorité sur les Trois Évêchés,
Sarrelouis, Longwy et la Lorraine allemande et française. Tschoudy est élu
Président. Il se partage entre Metz et Paris où il recrute des adeptes, installe
un Collège de Saint Pierre à Paris. Il signe alors son courrier ainsi: Maître de
la loge Saint Etienne de Metz; Président de la Loge provinciale des Trois
Évêchés ; Chef du Collège de Saint André d'Écosse; Commandeur du Chapitre des
Chevaliers de Palestine.
Expliquant dans quelles conditions il avait été amené à se vêtir du grand habit
de Commandeur de la Palestine et du Collier de Grand Écossais de Saint André d'Écosse,
Tschoudy dit "y voir des grades vrais, les seuls qui contiennent le
développement de la Maçonnerie, grades presque inconnus en France où /'indiscrétion
nationale ne les pas encore avilis et que j'ai moi-même obtenus dans le Nord."
Dans le titre complet du Collège des Quatre fois Respectables Maîtres Écossais
de Saint André d'Écosse, se retrouve le grade suprême préconisé par Tschoudy "grade
absolu dans la Maçonnerie et qui n'en supporte que trois autres : l'Apprenti, le
Compagnon et le Maître, détruisant par une sage et judicieuse économie, la
filière odieuse et contrariée des progressions périodiques et successives des
grades qui déshonorent la Maçonnerie et l'étouffent sous un amas de pompeuses
chimères, sans origines et sans effets."
Un décret de 1766 annule les Constitutions suite aux abus de pouvoir constatés,
ce qui fait dire à Tschoudy "qu'il est dur, pour les Mères-Loges qui se sont
bien conduites d'être la victime des sottises de celle de Lyon et d'ailleurs."
L'activité de TSCHOUDY est alors parisienne. Fuit-il son Orient d'origine? A une
"ostentation de noblesse"l qui lui est reprochée à sa loge messine, il parle d'Orient
de discorde et définit la loge de Meunier de Précourt comme "loge de campagne et
de commis, séante transitoirement à Metz, au passage de l'armée".
A noter que .Meunier de Précourt, également titulaire de Hauts Grades, auteur
dès 1755 d'un projet de correspondance avec toutes les Loges, apparaît dans la
correspondance de Jean Baptiste Willermoz à propos de la diffusion du grade de
Kadosh. Il ne semble pas que Tschoudy l'ait suivi ou précédé dans cette démarche.
Mais ceci explique peut-être cela.
Au contraire, il commence à dénoncer la plupart des hauts grades en écrivant.
Son oeuvre littéraire est importante. Aux deux pamphlets contre la Papauté s'ajoute,
la même année "La Muse maçonne", sous-titrée ainsi : "Epure dédicatoire,au Très
Respectable Grand Maître des Maçons et des Loges établies dans les Provinces
réunies, Monsieur le baron de W". Il s'agit en fait d'un recueil de chansons
précédé d'un discours de l'auteur sur la Société, justifiant son premier
pamphlet et annonçant le second.
En 1754 paraît à Amsterdam "Le philosophe au Parnasse". Puis en 1766 "L'Étoile
Flamboyante".
Deux oeuvres posthumes et éditées contre la volonté de l'auteur clôtureront
cette production: "L'Écossais de Saint André d'Écosse" en 1781 et "G.I.GE ou
Chevalier d'Ecosse" en 1782. D'autres oeuvres lui furent attribuées telle "La
folle sensée" et "Thérèse philosophe", oeuvres à caractère léger pour ne pas
dire pornographique. Le dernier livre a été attribué à d'autres auteurs, le
marquis d'Argens ou encore le marquis de Sade.
Tschoudy meurt à Paris le 25 mai 1769. Il a 42 ans, mais quelle vie!
- René Hally
Opere del barone di Tschoudy
L'Etoile Flamboyante ou la Société des Franc-Maçons, Considérés Sous Tous ses
Aspects
- foto da un originale -
Ecossais de Saint-André d'Ecosse, Contenant le Développement Total de l'Art Royal de la Franc-Maçonnerie
- foto da un originale -
Seconda Biografia
État civil
Théodore Henri de Tschudi, dit chevalier de Lussy, est né à Metz vers 1724 dans
la famille d'un conseiller au parlement de la ville. La famille de Tschudi est
connue en Suisse depuis le XVIe siècle. Il est mort à Paris le 28 mai 1769 (Bégin).
Carrière
Nommé très jeune conseiller au Parlement de Metz en succession de son père, il
lui fut conseillé de voyager avant d'entrer dans ses fonctions (Bégin). En 1748
il vivait à Naples et à Rome où il prit part à la vie sociale. Déjà maçon de
haut rang, il publia le Vatican vengé, pamphlet dirigé contre Benoît XIV et la
bulle de condamnation de la franc-maçonnerie et dut quitter le pays. En
1751-1752, il visite probablement l'Angleterre et la Hollande. Vers la fin de l'année
1753, T. est venu en Russie où il entre dans la troupe française du théâtre de
cour de Saint-Pétersbourg. Peu de temps après, il fit la connaissance d'Ivan
Schouvalov, homme d'Etat, fondateur de l'Académie des beaux-arts de
Saint-Pétersbourg, et ensuite devint son secrétaire et probablement secrétaire
de l'Université de Moscou fondée en 1755. Les derniers mois de l'année 1755,
Schouvalov envoie T. à Paris en mission secrète : il passe par Riga. A Paris T.
fut arrêté et mis à la Bastille. Grâce aux démarches de Schouvalov, de M.
Vorontsov et de l'ambassadeur russe F. Bekhteev, T. fut libéré et revint à
Saint-Pétersbourg (début 1756). Il prit part à la fondation du Corps des pages
et, le 30 septembre 1759, fut nommé par le rescrit de l'impératrice Elisabeth «hofmeister»
des pages. En ce temps T. rédige un Mémorial sur les méthodes d'éducation des
jeunes gens. En 1760 T. part pour la France où il se livre à des activités
maçonniques. Il ne revint jamais en Russie.
Opinions
Maçon éminent, T. consacra à la franc-maçonnerie la plupart de ses œuvres.
Activités journalistiques
Le Philosophe au Parnasse français, ou le moraliste enjoué, lettres du Chev. de
L*** et de M. de M** (Amsterdam, 1754, 12 numéros), bien que publié en un
volume, peut sans doute être considéré comme un journal ; c'est le terme qu'emploie
Duclos dans ses Mémoires sur le règne de Louis XV (Œuvres complètes, éd. de Fain,
Paris, 1806, 10 vol., t. VII, p. 252-253). En 1755, T. publiait à
Saint-Pétersbourg une revue hebdomadaire de langue française dont le titre était
: Le Caméléon littéraire, «par l'auteur du Philosophe au Parnasse» (D.P.1 196).
La revue parut du jeudi 5 janvier jusqu'au jeudi 14 décembre 1755 (n° 49). On a
imprimé 312 exemplaires de chaque numéro. Les 49 numéros de la revue sont
brochés en quatre volumes (vol. I, n° 1-12 ; vol. II, n° 13-25 ; vol. III, n°
26-37 ; vol. IV, n° 38-49).
Le programme de la revue était assez vague ; T., pourtant, écrivait dans le
premier numéro : «Je suis François, on s'y est attendu, la frivolité de mon
travail annonce un homme de ma nation, à cette première qualité, je pourois
joindre le titre de Cosmopolite cela me ressemble asses [...]. Je sais au vrai
que je ne butte point à la réputation, ce n'est pas même au publique que j'écris,
jaloux de pouvoir amuser le Mécène, dont les bontés et les grâces sont le point
d'appui de mon existence, je n'ambitionne que son suffrage : pour l'obtenir j'emploirai
tout ce que je croirai propre à lui plaire : du Sérieux, du Comique, du Tendre,
de la Morale, des Vers, de la Prose, de l'Histoire, des Anecdottes, à cet égard
mes compatriotes se chargent de m'en fournir, Messieurs les Auteurs par leurs
ouvrages nous donneront matière à critique et sujet de rire par leurs débats :
tel est mon canevas, que je remplirai au hasard et sans ordre une fois chaque
semaine».
La revue publiait des articles historiques, philosophiques, littéraires,
pédagogiques etc. (en tout 97 art.) et des poésies (94). La plupart des pièces
étaient anonymes et on peut les attribuer à T., de même que les six articles
signés par les initiales (L.C.D.L., R.R.R., Le P.D.L., etc.). Quelques articles
sont signés par Euler, Lütke, Mme de Beaumont, Mme de Vigeau, Mme Dursé,
quelques pièces en vers par l'abbé Marchandiez Mme Du Boccage, Mlle Bernard, d'Arnoud,
Des Forges, La Beaumelle, La Fate, Turben, Darnault.
Parmi les articles publiés par la revue on peut nommer une lettre d'Euler à
Lomonosov (n° 20), une dissertation de Lütke sur l'origine de la lumière (n° 35,
36), quelques notes anti-cléricales (n° 12, 14), un article sur l'athéisme dans
le goût de Voltaire (n° 3), petites notes sur la querelle de Voltaire avec La
Beaumelle (n° 1) et Crébillon (n° 2, 70), enfin un pamphlet satirique Nouvelles
des antipodes de Frédonopolis CXV de la lune visant le favori de l'impératrice
Elisabeth le comte Alexis Razoumovski (n° 26).
Publications diverses
7. Etrenne au Pape, ou les francs-maçons vengés, réponse à la bulle du pape
Benoit XIV, lancée l'an 1751, La Haye, 1752. – Le Vatican vengé, apologie
ironique pour servir de pendant à l'Etrenne au Pape, ou Lettre d'un père à son
fils, à l'occasion de la bulle de Benoit XIV, avec les notes et commentaires,
par le chevalier de L., La Haye, 1752. – La Folle sensée, ou histoire de
Mademoiselle F... dédiée à Madame la marquise deV..., par le chev. D. L, Londres,
1752. – La Muse maçonne, «recueil des nouvelles chansons sur la maçonnerie,
dédié à M. le baron de W..., Grand Maître de toutes les loges des sept provinces
unies etc., par le chevalier de Lussy, auteur des Etrennes au Pape», La Haye,
1752. – Le Philosophe au Parnasse français ou le Moraliste enjoué, lettres du
chevalier de L** et de M. de M**, dédiées au comte de Chevaloff, Amsterdam,
1754. – Panégyrique de Pierre le Grand, «prononcé dans la séance publique de l'Académie
impériale des sciences le 26 avril !755 ' P a r M. M. Lomonosow et traduit par
M. le baron de Tschudy», s.l., 1759. – L'Etoile flamboyante ou la Société des
franc-maçons, considérés sous tous ses aspects, Francfort et Paris, 1766. –
Ecossais de Saint-André d'Ecosse, «contenant le développement total de l'Art
royal de la Franc-Maçonnerie», s.l., 1780.
Bibliographie
Q., t. IX, p. 571-572 ; Cior 18. – Bégin E.A., Biographie de la Moselle, Metz,
1829. – Bésuchet M., Précis historique de l'ordre de la franc-maçonnerie, Paris,
1829, t. I, p. 42-43, t. II, p. 275-279. – Quérard, Les Supercheries littéraires
dévoilées, t. III, Paris, 1850, p. 164-166. – GoubertiN., «Sur l'éditeur du
Caméléon littéraire», Bibliographie russe, 1881, n° 87, p. 239-240 (en russe). –
«Le Caméléon littéraire» (à propos d'une note de N. Gouberti), Bibliographie
russe, 1881, n° 91, p. 328-330 (en russe). – Miloradovitch G.A., Les Matériaux
pour servir à l'histoire du Corps des pages, Kiev, 1876, p. 21-30 (en russe). –
Levchine D.M., Le Corps des pages pendant cent ans, Saint-Pétersbourg, 1902, t.
I, p. 6282 (en russe). – Les Archives du prince Vorontsov, t. VI, p. 196, 274 ;
t. XXXIII, p. 71-73, 79, 102, 115, 123, 126127,133, 139, 248, 281 (enrusse). –
Rousski biografitcheski slovar [Dictionnaire biographique russe],
Saint-Pétersbourg, 1905, p. 447-448, art. «Tschudi» (voir «Tchaadaev-Chvitkov»)
(en russe). – Popova M., «Théodore-Henri Tschudi et le premier périodique de
langue française en Russie, Le Caméléon littéraire, fondé par lui en 175 5 »,
Bulletin de l'Académie des sciences de l'URSS, VIP série, classe des humanités,
1929, n° 1, p. 17-48 (en russe). –Zaborov P.R., «Voltaire dans les traductions
russes du XVIIIe siècle», dans Epoque des Lumières, Leningrad, 1967, p. 117-122.
-
Auteur(s) de la notice A.D. MIKHAILOV
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